Cette nuit

et son doux visage de lune

a levé son rideau

Billevesées de fantômes

répètent en vrac leurs frasques

 

Feux follets et gnomes

hallucinants faussaires

scintillemements de souvenirs anagrammes

et dansent sous la lune

Et pour trois sous de Bohême

cette scène

ces champs blêmes

sont à moi

l'espace d'un rêve réel

 

Cubes enfantins

vous voilà grands avec moi

mieux que pont-levis

désastreux charivari

d'un toit de glace

vomissant son trop plein de place

 

Et tout ça blanchement

sous la lune

foetus prodigue

grandissant loin de l'oeuf

inconscient puissant immature

et pourtant déjà vieux

pourrissant mieux

qu'un tas d'os

 

C'est plus propre sans doute

et ça sait revivre

dans la peau d'un nuage

ça voyage

sous la lune

 

Cette hautaine

insolemment suspendue

ensoleillement

du farfelu savant

qui vous dira

pourquoi elle tient

 

R. Tia, Terre Adélie 1969

Spectacle polaire, d'hiver, d'hier

                                  

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