Un fleuve, c'est toujours en bas.

Qu'on s'en écarte et il faut toujours monter,

qu'on le suive et l'on sera toujours en  bas.

L'eau est paresseuse,

elle s'amasse dans son lit,

en foule.

La foule, c'est comme l'eau,

elle est toujours en bas,

elle s'agglutine.

Jamais elle ne monte,

jamais elle ne s'élève,

sauf en gouttes impalpables,

 

lorsque le soleil les appelle,

une à une, par leur nom.

Elles s'en vont, sans bruit.

Mais, même au ciel,

les gouttes ne savent pas rester seules,

elles finissent par toutes se donner la main

et,

la main dans la main,

elles peuvent avoir une force,

parfois plus grande que la force des foules dans leur lit.

Orages,

trombes,

que d'eau,

que d'eau,

qui de nouveau va se précipiter

toujours plus bas.

 

Ertia

Vue sur le fleuve

 

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