L'homme
de l'histoire engrange
son époque pour
l'éternité
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Les Haïkus PoissonsDu
fond des abysses, surgit
l'ancêtre du monde. Nous
fûmes poisson. Comme
le saumon, la
grande Histoire du monde ira vers sa source
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Les Haïkus
Torrent
Tu
grondes la nuit, dans
ta force grandissante, c'est
toi le torrent Eau
blanche de bulles Narcisse
et troll sentent bon Sentier
de la paix
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Les Haïkus HiverAu
soleil d'hiver tu
sembles devant ton ombre recroquevillé Passant
sur le pont la
bourrasque sur les feuilles adieu
mon chapeau Dans
ces soirs frileux le
dîner longtemps s'étire le
vin parle plus Deux
ou trois flocons doucement
soudain se posent sur la branche blanche
Les
yeux s'ouvrent grand quand
ils entrent les enfants sous
le grand sapin
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Les Haïkus PrintempsLe
ciel clair s'allège dans
la fonte des neiges qu'il
transfigure De
l'inconsistant malaxé
par les temps froids jaillissent
les formes Riantes
les rues les
filles seront radieuses j'ouvre
mon coeur
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Les Haïkus EtéEpis
de blé brûlés La
moissonneuse te battra Ainsi
le temps passe Sourires
à l'église le
grand jour est arrivé marie-toi
ma fille La
vue de l'été c'est
toujours l'espace lointain respire
ton repos La
vague mange la plage Chahut
dans l'eau qui bouillonne L'eau
rit dans mon nez
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Les Haïkus AutomneLa
fleur qui se fâne à
regarder le soleil Elle
vieillit la terre Vains
encombrements Partout
le pays s'agite Voilà
la rentrée Encore
un peu chaud pour
la feinte nonchalance avant
les grands froids
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Les Haïkus CielOrient
au soir pleine Le
matin à l'occident Sauf
la nuit est noire Glisse ma pensée Barque
sur l’étang de la phrase Vers
une autre rive Le
brouillard se lève Je
ne sais plus où je suis La
piste me mène
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Les Haïkus VentLe
vent s'est levé dans
le ciel le cerf-volant déploie
ses couleurs L'enfant
étonné crie
et poursuit en riant le
vol du chapeau Le
vent d'hiver crie tu
es bien enmitouflé le
nez refroidit
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Les Haïkus FesséeLe
bon garnement Tire
la langue aux passants Ah
la bonne fessée La
fessée trop forte Déchire
le pantalon On
n'y voit son cul
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Les Haïkus PluieGoutte
gouttelettes dessinent
ronds éphémères joie
des enfants Du
ciel triste tombe une
musique sans rythme
toutes gouttes mêlées |
Les Haïkus SolitairesCrime
politique à
qui profite-t-il on
a une piste Je
frappe à la porte Là-haut
la montagne répond Largue
les amarres La
cuisine est sombre Les
flammes portent les plumes L'encre
sèchera Il
tira la langue histoire
de manifester et
s'en retourna
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Piquante
la sauce rouge
presque sang dans l'assiette la
tranche de langue L'attaché
case courre sur
la grève du personnel bonjour
le retard |