Pérégrinages physiques et métaphysiques
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En hommage à Jacqueline Labarthe

L'homme de l'histoire

engrange son époque

pour l'éternité

Les Haïkus Poissons

Du fond des abysses,

surgit l'ancêtre du monde.

Nous fûmes poisson.

 

Comme le saumon,

la grande Histoire du monde

ira vers sa source


Les Haïkus Torrent

Tu grondes la nuit,

dans ta force grandissante,

c'est toi le torrent

 

Eau blanche de bulles

Narcisse et troll sentent bon

Sentier de la paix

Les Haïkus Hiver

Au soleil d'hiver

tu sembles devant ton ombre

recroquevillé

 

Passant sur le pont

la bourrasque sur les feuilles

adieu mon chapeau

 

Dans ces soirs frileux

le dîner longtemps s'étire

le vin parle plus

 

Deux ou trois flocons

doucement soudain se posent

sur la branche blanche

 

Les yeux s'ouvrent grand

quand ils entrent les enfants

sous le grand sapin

Les Haïkus Printemps

Le ciel clair s'allège

dans la fonte des neiges

qu'il transfigure

 

De l'inconsistant

malaxé par les temps froids

jaillissent les formes

 

Riantes les rues

les filles seront radieuses

j'ouvre mon coeur

Les Haïkus Eté

Epis de blé brûlés

La moissonneuse te battra

Ainsi le temps passe

 

Sourires à l'église

le grand jour est arrivé

marie-toi ma fille

 

La vue de l'été

c'est toujours l'espace lointain

respire ton repos

 

La vague mange la plage

Chahut dans l'eau qui bouillonne

L'eau rit dans mon nez

Les Haïkus Automne

La fleur qui se fâne

à regarder le soleil

Elle vieillit la terre

 

Vains encombrements

Partout le pays s'agite

Voilà la rentrée

 

Encore un peu chaud

pour la feinte nonchalance

avant les grands froids

Les Haïkus Ciel

Orient au soir pleine

Le matin à l'occident

Sauf la nuit est noire

 

Glisse ma pensée

Barque sur l’étang de la phrase

Vers une autre rive

 

Le brouillard se lève

Je ne sais plus où je suis

La piste me mène

Les Haïkus Vent

Le vent s'est levé

dans le ciel le cerf-volant

déploie ses couleurs

 

L'enfant étonné

crie et poursuit en riant

le vol du chapeau

 

Le vent d'hiver crie

tu es bien enmitouflé 

le nez refroidit

Les Haïkus Fessée

Le bon garnement

Tire la langue aux passants

Ah la bonne fessée

 

La fessée trop forte

Déchire le pantalon

On n'y voit son cul

Les Haïkus Pluie

Goutte gouttelettes

dessinent ronds éphémères

joie des enfants

 

Du ciel triste tombe

une musique sans rythme
toutes gouttes mêlées

Les Haïkus Solitaires

Crime politique

à qui profite-t-il

on a une piste

 

Je frappe à la porte

Là-haut la montagne répond

Largue les amarres

 

La cuisine est sombre

Les flammes portent les plumes

L'encre sèchera

 

Il tira la langue

histoire de manifester

et s'en retourna

Piquante la sauce

rouge presque sang dans l'assiette

la tranche de langue

 

L'attaché case courre

sur la grève du personnel

bonjour le retard