Le transport routier est très compétitif sur le dernier kilomètre et les plateformes logistiques
sont de plus en plus rarement équipées de voies ferrées d’accès (certains accès ferrés pour-
raient être réhabilités). Inversement, le fret routier à longue distance est transporté par des
camions de 38t, voire de 44t, sans doute pour optimiser le coût du chauffeur et du camion.
En privilégiant le transport de conteneurs de 6m et d’un poids inférieur à 6t et en écartant les
transports spéciaux, le wagon autonome à 2 essieux, sans chauffeur et plus facile à construire,
peut occuper le créneau des charges moyennes qui peuvent être récupérées en gare par des
camions porte-conteneur de moins de 12t en charge et à 2 essieux, plus pénétrants dans le ré-
seau urbain, et plus faciles à transborder. Parallèlement, les petites gares peuvent édifier à
moindre coût une plate-forme logistique dédiée au dernier kilomètre, … propres à créer de
l’emploi de substitution pour les cheminots.
Plutôt que de bourrer les semi-remorques, le wagon autonome peut jouer le fret réparti, avec
une offre souple et une agression limitée des infrastructures.
Extrait d’un article de Carfree du 28/10/2019
« Il y a quelques années, l’Université technique de Dresde en Allemagne avait réalisé une
étude intéressante sur le coût réel de l’automobile à la demande du groupe Verts/ALE du Par-
lement européen. Cette étude intitulée « Les coûts externes de l’automobile » permettait
d’évaluer les dépenses liées à l’automobile à 374 milliards d’euros à l’échelle européenne,
dont 50,5 milliards pour la France. Pour l’Hexagone, selon cette étude, le coût des seuls ac-
cidents de la route (16,8 milliards en 2008), dépasse à lui seul le fardeau de la SNCF identifié
par le rapport Spinetta (14 milliards) ou par l’étude de la Cour des Comptes (15 milliards). Si
on prend en compte l’ensemble des coûts générés par les accidents de la route, y compris
ceux qui pèsent sur les particuliers, on atteint même 32,8 milliards d’euros en 2015, d’après
les calculs de l’Observatoire national interministériel de l’insécurité routière…
C’est ce qui avait permis au journaliste du Monde Olivier Razemon de dire en 2018 que « la
SNCF coûte moins cher que les accidents de la route. »
Et on parle ici des seuls accidents de la route… pas de la construction et de l’entretien des
routes, de leur signalisation, des milliers de ronds-points giratoires à un million d’euros
pièce, des dégâts et de la pollution liés au système routier, des forces de l’ordre affectés à la
route, des aménagements anti-bruit, etc. Il s’agit en outre ici des coûts collectifs, à savoir du
coût de l’automobile pris en charge non par les automobilistes, mais par l’ensemble de la so-
ciété. On pourrait ajouter les coûts privatifs (achat de voitures, entretien et réparations, car-
burant, stationnement, etc.)
En fait, les sommes en jeu sont tellement importantes et diversifiées qu’il est même difficile de
savoir de quoi l’on parle vraiment.
Mais ce n’est pas grave, l’essentiel est de faire passer le fallacieux message que le train en
général et le TER en particulier est vraiment le mode de transport le plus cher et le plus sub-
ventionné.
Vous pouvez compter sur le gouvernement, la Cour des Comptes, la FNAUT et tous les grands
médias pour marteler ce message : le train coûte trop cher et c’est pour cela qu’il faut l’ou-
vrir à la concurrence.
Et personne ne sera présent pour dire toutes les économies que le train apporte, en nombre de
voitures en moins, en accidents en moins, en pollution en moins, en CO2 en moins, etc. et
pour rappeler tout l’intérêt d’un grand service public ferroviaire face aux dégâts prévisibles
de la libéralisation des chemins de fer. »