Transformation musicale

La notation musicale est un exemple d'ergonomie qui fonde la quasi-totalité des oeuvres musicales. Mais elle ne permet pas tout. Le chant d'un oiseau, le bruit des vagues sur le sable...

Petite histoire :
Fernand Broc avait commencé par construire une petite fontaine sculptée en pierre meunière, représentant vaguement un moteur au carter béant dont émergeait un piston, le tout accolé à un radiateur d'où l'eau giclait par le bouchon du haut, avant de retomber en trois cascades successives jusqu'au fond d'un bac en forme de proue de bateau.
Fernand Broc expliqua que ces trois cascades avaient des hauteurs différentes et qu'en écoutant bien, on pouvait distinguer trois univers sonores différents par la hauteur du timbre et par la façon dont le son montait à chaque fois que l'eau giclait du radiateur pendant quelques secondes.
Cette fontaine était à l'origine de tout. Broc avait d'abord été peintre et sculpteur, mais du jour où sa fontaine fut terminée, il découvrit les trois murmures de cette source et décida de s'intéresser aux bruits de la nature. Non pas des bruits, trop péjoratifs, sentant le gênant, le vulgaire, mais des bruits. Eh oui, la langue française n'avait pas d'autre mot : un son, une note, non ! un bruit, le petit bruit de la souris qui grignote, le sifflement du merle, le chant du rossignol, le bruissement d'un drap dans le silence de la nuit, le fracas du tonnerre, le tumulte des vagues, vous savez les vagues, écoutez-les. Cette vague qui monte en silence, que son silence fait paraître encore plus haute au baigneur, si haute qu'elle se prend de vertige et qu'elle retombe en s'enroulant, toujours silencieuse et soudain se fracassant sur elle-même dans un grondement sourd rehaussé par des milliers d'infimes détonations aigues de l'écume, bulles d'eau  éclatantes. Roulement d'une vague malaxante, inexorable comme les tambours d'une armée en marche sur le front et dont la note monte à mesure que la vague se rapproche du baigneur. Et puis tendez encore l'oreille pour saisir l'onde sonore  à l'approche du sable. Ce n'est plus de l'eau contre de l'eau, des bulles contre des bulles, c'est de l'eau contre du sable dans l'eau. Rapidement le son crisse par millions. Oui, un son peut crisser par million. Il n'a pas fini de crisser, écoutez encore comme ce crissement se transforme au moment même où la vague, devenue simple lame d'eau, se retire dans son océan. Ce n'est plus eau contre sable, mais sable contre sable, crissement qui s'étouffe d'un grain de sable qui se roule sur d'autres grains de sable, arrêtés dans l'instant.
Fernand Broc avait tout enregistré, tout écouté. Il avait branché sa collection sur un oscilloscope, pour mieux voir tout ce qu'il n'arrivait pas à entendre et chaque son laissait sur l'écran la trace de l'air qu'il avait mis en mouvement. Le grincement de la porte, le claquement de doigt, le grattement du stylo sur le papier, les pas de la voisine en talons hauts dans l'escalier. Il s'était intéressé aussi à la voix humaine. Non pas l'opéra où la chanson française. Non, l'Opéra, le batiment, avec un grand O, lorsque, à l'entracte, l'oreille encore chaude du "Combien de fois au jour a succédé la nuit...", il était monté au dernier étage du hall du Palais Garnier et avait soudain découvert le pépiement d'une foule, qui s'élevait par confinements successifs depuis le rez-de chaussée, renforcé à chaque étage par le tissage des conversations des foyers des balcons. Vous savez, ces conversations qu'on a envie d'avoir de s'être trop contenu pendant tout un acte où il fallait se taire et réprimer ses réflexions, ces conversations retenues, la voix ni trop haute, ni trop forte, ni trop enthousiaste - on est entre gens de bonne compagnie, on ne s'épanche qu'avec discrétion - Fernand Broc, tout là-haut, avait choisi de rester seul dans la saveur de ce qu'il venait d'entendre. Mais ce son multicolore qui venait d'en dessous l'avait submergé. Alors, il avait oublié Bellini et avait écouté le bruit des voix. On croit saisir une phrase, non ! les mots ont été couverts par d'autres mots. On est à la frontière entre le son du grand nombre et le son d'un seul, on devine encore l'envolée d'une demi-phrase mais on cherche en même temps l'harmonie des cinquante voix mêlées.
Fernand Broc était alors revenu plusieurs fois au Palais Garnier, avec son enregistreur, non pour pirater quelque événement musical, mais pour voler la fumée de bruits qui montait dans l'immense antichambre de l'Opéra de Paris.
Après cette découverte, il en eut une autre plus prosaīque. Cette fois-ci, le théâtre de ses bruits était un HLM, vous savez, ces cages d'escaliers où même le bruit de vos pas vous inquiète. En montant, il avait volé le bruit de la rampe en fer et sa résonance quand on l'agite. Il visitait alors un vieil ami peintre que son art n'arrivait pas trop à nourrir. Il s'était assis, le regardant peindre, en silence. De l'appartement d'en dessous montait une logorrhée, un flot de paroles criardes qu'une femme devait jeter à son mari probablement, un flot qui ne s'interrompait pas. Fernand Broc avait fait le rapprochement avec son expérience du palais Garnier: on était encore là où on pourrait presque comprendre la phrase, ou un mot peut-être, mais la voix passe-muraille abandonnait aux murs tout son sens et on ne percevait plus ici qu'un murmure véhément, si tant est qu'un murmure puisse être véhément.
Le troisième endroit où il vola des voix fut naturellement la cour d'une école primaire, dont les stridences énervent les vieux qui veulent que l'humanité meure avec eux.
Il eut encore un grand bonheur, quand Margot lui avait demandé de garder son bambin de trois ou quatre ans le temps d'une course. Il avait installé le gamin sur le tapis, avec une caisse de morceaux de bois de toutes formes et de toutes tailles. Très vite, le gamin l'avait oublié et s'était absorbé dans ses constructions, qu'il ponctuait de séries d'onomatopées avec une virtuosité sidérante. Concert de vroom, pich, tarrra, tarrra tratra, berk, chochoun, brrrrrrrrrr rrrr rrrrr rrrr, tiiiifuug, blog, bzzzz, bzzz, sur tous les tons, dans tous les rythmes, souvent dans des dialogues endiablés entre planchettes, cubes et baguettes. Envoûtement dont Fernand eut du mal à se sortir quand il pensa à enregistrer ce moment béni. Dans sa précipitation pour attraper au vol ces merveilleuses langues d'enfants, il fit une fausse manip qui lui fit manquer tout un passage, puis jura à l'étouffée quand il constata qu'il était en train d'enregistrer en effaçant du même coup le bruit d'un sac plastique prisonnier d'un arbre et que le vent luttait pour lui enlever. En réécoutant le bout de concert sauvé, il confirma son impression de richesse syntaxique et sémantique constamment renouvelée. Il avait compté, après analyse sur son oscilloscope, jusqu'à douze phonèmes en deux secondes. Au delà de toute science, il avait aussi noté l'harmonie qui se dégageait de cette improvisation spontanée. On aurait pu dire qu'il n'y avait pas une note fausse ni une faute de rythme, il en avait été frappé, à tel point qu'il emprunta l'ordinateur d'un ami pour y regarder de plus près. L'analyse spectrale des fréquences émises par notre virtuose révélait que la hauteur des sons prononcés n'avait rien à voir avoir les rapports mathématiques qui peuvent exister entre les différentes notes de notre musique d'adulte. L'enfant se jouait un univers sonore qui n'avait rien à voir avec le demi ou le quart de ton, avec un tempo à soixante à la noire ou une mesure à douze-huit.
Troublé par cette découverte, il en profita pour étudier la collection des bruits naturels qu'il avait déjà engrangé. Il découvrit que la nature ne savait pas vraiment la musique et qu'en général elle savait produire des sons agréables sans être passé par le conservatoire.
En fait, son analyse était erronée, il l'apprit plus tard lorsqu'un chercheur, qui avait travaillé sur la modélisation du vivant, lui avait montré, sur des exemples concrets, que la nature avait elle aussi ses propres lois, par exemple pour déterminer l'angle que fait une branche avec un tronc, puis l'angle que fait une nouvelle pousse sur cette branche avec la branche mère, et donc, que si un arbre a l'air beau, c'est qu'on peut le mettre en équation, n'en déplaise aux tenants de l'essence divine de la nature.
Pour ses sons naturels, il aurait fallu qu'il pousse plus loin son investigation. Il aurait fini par trouver les séries mathématiques correspondant à chacun des bruits qu'il avait enregistré, y compris bien sûr les onomatopées angéliques du gamin ou la logorrhée de la voisine du dessous.
 
Par la suite, Fernand s'était acheté son propre ordinateur et les gadgets qui doivent aller avec, autant pour analyser les bruits, que pour les transformer ou en fabriquer de toutes pièces. Il avait eu du mal à faire comprendre au marchand que ce n'était pas d'un clavier de cinquante quatre notes dont il avait besoin, mais d'un truc à changer des bruits, des bouts de bruit ou des bouts de n'importe quel truc en bruits. Les quatre premiers marchands l'avaient regardé avec ce qu'il avait appelé "un air inintelligent", en précisant toutefois que c'était la première fois qu'il voyait des gens avoir cette tête là. Il s'était dit que notre mariage avec la gamme dodécaphonique pouvait durer encore longtemps, sans doute jusqu'à la mort de l'humanité, bel exemple de fidélité.
De fil en aiguille, il s'était retrouvé à l'IRCAM, mais, n'étant ni chercheur ni musicien, il se sentait un peu comme un ostréiculteur devant un stand du salon des Composants et de l'Informatique, attendant que l'hotesse ait le dos tourné pour lui faucher un prospectus. De stand en stand, il avait pu glaner quelques pages, en anglais, ben voyons ! Il en était ressorti avec une émouvante envie de souffler dans un des tuyaux du grand orgue moderne de plein air qui lui faisait face et que l'on appelle Beaubourg. Contrairement à beaucoup, il trouvait que cette batisse avait largement gagné sa place comme oeuvre d'architecture. Son impertinence, à deux pas d'une Seine historique, avait le mérite de libérer le siècle vers de nouvelles formes et de nouveau matériaux. Fernand Broc regrettait seulement qu'à la suite du Centre Pompidou on se soit crût permis d'édifier ces horribles choses qui composeront encore pour longtemps le paysage zacquifié de nos banlieues. Passer cette ère de libération de la laideur, les architectes s'étaient ressaisis et avaient garder le droit des formes et des matériaux. La Pyramide du Louvre, l'Arche de la Défense doivent sans doute beaucoup plus qu'on ne le pense au Centre Beaubourg.
 
Pour en revenir au bruit, Fernand finit par trouver un Mac, avec le programme, les fils, les boites et qui devait plus ou moins faire l'affaire. Ca marcha du premier coup, il n'en crût pas ses oreilles. Son copain ingénieur lui avait tellement raconté ses galères avec son PC qu'il s'attendait au pire.
Etonnant ! Juste à causer au microphone, et le signal électrique de votre voix se rue sur l'écran. Ah ! Eh ! Ih ! Oh ! Hue ! Ploum Ploum Tra la la. Génial, copier-coller, une touche-un son. En avant la musique ! T'appuie sur une touche, la machine te répète  "Oh !", t'appuie sur une autre touche, ça fait "Ploom".
Sous le charme, il avait donné à sa nouvelle machine le nom de Cicéron, pour simplement l'inscrire dans l'histoire de l'humanité, comme il disait.
Fernand passa la nuit à transférer sa collection de sons dans la mémoire de son Mac. Pour couronner scatologiquement sa découverte et rejoindre son lit dans une béate béatitude, sur le coup de six heures douze, il avait programmé son Cicéron de telle façon qu'en appuyant sur la touche "w", ce soit un bruit de chasse d'eau qui se fasse entendre.
Il se réveilla vers midi, dégrisé, un peu abattu devant cette étrange chose qui lui ouvrait un immense domaine avec une facilité déconcertante. Lui qui avait passer trop longtemps dans la minutie d'un coup de pinceau appliqué, précautionneux, dans l'angoisse d'un coup de marteau de trop sur un granit imprévisible ou sur une pierre de Rognes trop fragile, il trouvait presque indécent qu'on puisse fabriquer une pièce de bruits aussi facilement, qu'on puisse recopier un motif à l'infini, marier trente voix, trente bruits, effacer un effet discordant, reprendre une séquence un peu trop plate, prolonger une finale dans un decrescendo réverbéré, et puis non, au contraire dans un crescendo exponentiel jusqu'à la stridence. Haendel, si tu entendais ça ! Fugues de rape à bois sur un marbre; motets des vents, où chaque son élémentaire provient d'un enregistrement pris à deux ou trois centimètres d'un tapis d'herbe effleuré par le foehn, ou pris par un microphone tapi dans un cyprès secoué par le mistral; symphonie dite "la concrète du canal", montage sur les bruits que l'on peut entendre au passage d'une écluse; impression sonore d'un port de plaisance dans la tempête, avec en continuo le roulement hoqueteux d'un ventilateur déglingué. Y aura-t-il un jour une acamédie des bruits en face de l'académie française ou en face de la musique académique ?
Fernand Broc n'en avait pas fini. L'assemblage de bruits, harmonieux ou non - selon le point de vue, selon l'auditeur, on peut donner de "l'harmonieuseté d'une pièce bruitale" des appréciations assez diverses, il en avait fait l'expérience - l'assemblage de bruits, disait-il, avait grand intérêt, mais le laissait sur sa faim, autant que les sources sonores étaient réelles, concrètes. Il se disait qu'au-delà de ces chants d'oiseaux, ces klaxons, cet oeil vert couinant dans le vieux poste à galène quand on cherche l'accord, ces bruits de menuiserie, les pas sur le gravier, ces quatre gamins qui s'amusent à taper du pied dans les flaques, au-delà, on devait bien trouver d'autres sonorités inédites de la nature ou de l'homme.
L'ordinateur lui avait montrer qu'un son pouvait exister sous forme de courbes, de chiffres, de zéros et de uns. Il en déduisit, un peu hâtivement sans doute, que toute série de zéros et de uns, d'où qu'elle provienne, devait avoir une représentation sonore. Il s'essaya à imaginer le résultat, mais son cerveau refusa obstinément de lui chanter une quelconque mélodie. Tout au plus avait-il l'intuition que, sans précaution, on devait aboutir immanquablement à un univers sonore totalement gris, aussi gris que la teinte qu'il obtenait généralement en mélangeant toutes les couleurs de sa palette lorsqu'il avait fini un tableau. Un flot de fréquences sonores ainsi constitué devait être tout à fait ennuyeux, ou tout à fait déagréable, ou au mieux, hypnotique comme celui de la Seine filmée du Pont-Neuf sans que jamais le cadrage n'atteigne un quai ou la passerelle des Arts.
 
Fernand Broc s'était donc mis en quête de zéros et de uns déjà organisés pour d'autres tâches que celles de faire du bruit, en se disant que quelque chose de beau et d'harmonieux, réduit en zéros et en uns pouvait peut-être, par une magie mathématique à découvrir, se retraduire en un ensemble sonore ayant aussi du caractère.

- La magie, disait Fernand Broc, elle est déjà partout, à foison, il suffit d'écouter.
Cette magie s'installa de manière un peu inattendue : un poème dont les sonorités flottaient entre douceur et bizarreries, de méandres paisibles en crue impérieuse. Puis, du fond de la grande pièce, une voix d'enfant,  poursuivit le poème :
 
Ornamis sin la cherizuj'
per pompa vest'
maj' estas nun kaj iras li
al edzigfest'
 
Kiel longa pinglo, chiu branch'
per blanka vind'
kushadas nun en flora ing'
ja ghis la pint'
 
Li estis bela sub la prujn'
en vintra vent':
li belas nun milfoje pli
pro flora tent'
 
Dum vintro estis lia bel'
de l'vivo bild'
kaj same kiel ombro, nur
ventenc', malmild'.
 
Se nun ne estas ombra shajn'
li, sed simbol'
de charm, beleco, de vivem'
kaj de petol'.
 
Edzigfest' kaj sunveter';
pro la promes',
somerknabin' atendas al
fianckares'
 
Guido Gezelle
Traduit du flamand en esperanto par Hector Vermuyten
 
Après un moment de silence, comme à l'église, Fernand se remit à parler de ses recherches sur le son. La métaphore de la poésie dans une langue étrangère était intéressante. Un poème peut avoir une beauté dans une langue, sa traduction peut en avoir une autre. D'où son idée d'essayer une traduction un peu spéciale certes mais tentante. Un processus de création ne peut guère passer que par une succession d'essais/erreurs. On essaie, on regarde ou on écoute ; c'est mauvais, on recommence différemment, au pifomètre, on voit ; c'est bon, on garde, on s'en resservira ailleurs, etc... Heuristiquement vôtre, dites-vous ! Au pif, c'est ça !
Le premier essai fut fait à l'aide des "sanglots longs des violons...." A chaque lettre correspondait un bruit différent. Broc avait mis au point plusieurs palettes de relations entre bruits et lettres. Quant à la durée de chaque bruit,il avait imaginé plusieurs méthodes dont la première lui apparut d'évidence. La durée du bruit devait avoir affaire avec la place de la lettre dans le vers. Ainsi, on devrait récupérer quelque chose ayant à voir avec la prosodie. Une autre fut de relier la durée de la note à la place qu'occupait la lettre correspondante dans l'alphabet.
Bref, il eut bientôt une cinquantaine de traductions bruitales - bruitiques, bruitantes, bruissantes, bruiteuses ou bruitiennes, comme vous voudrez -  de son poème. Le résultat était certes amusant, parfois cocasse, mais le laissa sur sa faim. Il eut alors l'idée, pour voir, ou plutôt pour entendre, de travailler directement sur la suite de zéros et de uns telle que l'ordinateur avait digéré le poème original. Les cacophonies qui en résultèrent furent décourageantes, allant du silence total au sifflement quasiment continu, du roulement de tambour à la clochette infernale de l'enfant de choeur.
De dépit en dépit, il chercha longtemps, jusqu'à numériser du Beethoven, changeant les rythmes en hauteurs de note, la double-croches devenant un la, la noire un do, etc.. et les notes devenant rythmes. Après quelques aménagements mathématiques, il réussit à sortir une symphonie qui nécessitait que l'auditeur soit particulièrement en forme pour l'écouter de bout en bout.
Il en était à chercher toute sorte de données informatiques, dont le seul critère de choix était que ces données soient les zéros et les uns d'oeuvres construites. Il avait numérisé des photos d'arbres et avait obtenu un univers sonore presque répétitif, presque, parce que chaque répétition se faisait avec de surprenantes variations. Bien sûr, il avait pensé à Vermeer, mais curieusement, il n'avait pas réussi à traduire autrement que de façon ennuyeuse sa célèbre lumière.
Son morceau favori était cependant sa traduction des murmures multicolores du hall du Palais Garnier, en attendant ceux du Palais Brogniard dont il savourait déjà le son de l'argent volé. Broc, qui voulait créer une musique de ballet  se demanda si la notation chorégraphique avait un codage propre à être digéré par sa machine. Non ? Et si on équipait chaque danseur d'un système qui le situerait automatiquement sur la scène, chaque position déclenchant une phrase sonore particulière ? .....


Cette petite histoire illustre deux projets :

1 - Le joueur de sons
Le projet permet la constitution d'une sonothèque par l'utilisateur. Chaque son est une courte séquence sonore à qui le compositeur donne un nom.
Une première application permet d'affecter le nom d'un son à une des 80 touches d'un clavier.
L'ordinateur dispose d'un clavier midi. Le jeu sur le clavier génère les sons programmés.
En l'absence de clavier, un fichier .mus permet de générer la suite de notes.

L'ordinateur peut aussi modifier les sons primaires selon différents algorithmes. Par exemple, si la commande est un La 440Hz, le son est transposé pour que sa fondamentale soit réglée sur 440Hz. Autre exemple, la commande d'une seule note génère un assemblage de sons élémentaires préprogrammé...


2 - Le transformateur en sons
Le projet permet de générer des sons à partir de fichiers de tous types, selon différents algorithmes de transformation.
En entrée, un fichier .midi, .mus, .jpg, .txt, .mp4, ou tout autre fichier binaire ou octal.
Pour un fichier .mus qui contient de la notation musicale classique, chaque note est transformée en hauteur et en durée. Par exemple, une noire La4 devient une noire pointée Sol3... Autre exemple : les hauteurs sont converties en durées et les durées en hauteur...
Pour un fichier .jpg qui représente une image, les couleurs correspondent à des notes de la gamme ou autres notes imaginées (projet 1). La transformation peut se faire en "lisant" plusieurs lignes de pixels de gauche à droite ou selon une stratégie progressive en rayons ou en hélice à partir d'un point dans l'image (continuité).
Pour un fichier texte qui représente des caractères et des mots, les caractères peuvent être des notes et les mots des indications de durées.







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