JUSTICE


J'en ai après le lobby de la justice. Pourquoi faire régner la concorde quant la discorde fait vivre tant de monde, avocats - vive les procédures, plus c'est long, plus c'est bon - juges, humains ? pas tous, loin s'en faut, débordés, avec des moyens dérisoires et prisonniers de textes. Juristes, brandissant textes-remèdes, textes-garanties, textes-chewingum. L'informatique ? Gageons qu'elle serve à épaissir les dossiers et les honoraires plus qu'à accélérer et améliorer le sort des victimes.


Le problème est ailleurs. Ailleurs, ça veut dire plus haut, ça veut dire que la justice est un moyen dont les hommes abusent par manque de conscience d'eux-mêmes, ça veut dire que la justice est dévoyée, qu'elle est souvent une affaire d'argent : en droit civil, on ne fait pas appel à la justice en tant que défenseuse de la victime, mais en tant qu'ordonnatrice de gains substantiels. A ce jeu d'ailleurs, les avocats savent y trouver leurs comptes et les "bons" avocats sont toujours du coté de l'argent.


Ce n'est pas le lobby de la justice qui risque d'arranger les choses. Si la justice a gardé ses robes, comme les médecins de Molière, c'est pour bien marquer sa souveraineté et son indépendance. Elle en a bien besoin! (de sa souveraineté, pas de ses robes).


Dans une entreprise qui se respecte, quand un outil est mal adapté, on évite de s'en servir. Evitons de nous servir de la justice, non pas en créant une justice parallèle - qu'elle erreur fondamentale celà serait - mais en diminuant l'injustice, en plaçant le problème sur le plan politique : la justice est curative, et elle n'est que cela, alors occupons nous du préventif.


Pour le prix de quelques chars, de quelques hélicoptères et avions de combats, investissons sur quelques dizaines d'années et non pas à la petite semaine électorale, payons-nous l'éducation à la concorde : un enfant peut découvrir la responsabilité à l'école maternelle. Quel homme politique comprendra l'importance fondamentale de l'enseignement primaire pour la diminution de la population carcérale ? Payons pour ces enseignants qui ont la plus grande responsabilité dans le devenir de la nation. Payons pour des adolescences passionnése - qu'est-ce quelques espaces ludiques, quelques mini terrains de foot ou de badminton et quelques murs d'escalades, quelques clubs d'échecs et quelques terrains de trials, quelques salles insonoriséees et quelques animateurs par rapport au budget de la défense - les appelés ne pourraient-ils pas eux-mêmes participer à cet encadrement?-. Payons l'apprentissage du métier de parents qui n'existe pas, parce que nos parents ne l'ont pas eux-mêmes reçu. Ca vous parait aberrant des cours d'éducation parentale?. Payons quelques milliers d'obus pour quelques milliers d'actions vitales.


Bref, l'injustice n'est pas une fatalité, mais le sous-produit d'un laxisme politique (donc notre laxisme de citoyen) qui refuse de voir ce lien évident entre l'éducation et la justice.


Education d'abord, constitution d'un être cohérent et riche, le reste devrait suivre : l'enseignement, correct bon an mal an, l'écolier incurgite sa dose de connaissance, dose rigide, cadres pauvres, mais connaissances cependant, (à part ce cruel manque d'enseignement artistique).


L'enfant du primaire, qui apprend à lire et compter une fois sur deux - ça devrait poser question, ces foutues mauvaises statistiques ? - , traine certains boulets d'une école trop scolaire, trop fermée à l'extérieur, trop inaccessible aux parents, peu festive. Laissons l'enfant choisir librement son entrée en lecture et en calcul, c'est là son premier acte responsable. La motivation fera le reste. Formons les enseignants aux disciplines artistiques. Où est l'éveil musical, où sont les découvertes du corps ? Laissons les parents avoir leur quota d'heures à passer au milieu de la jeunesse.


D'abord et avant tout, la première chose à apprendre, c'est d'apprendre-à-apprendre, autant commencer par le premier mécanisme nécessaire à tous les autres. Que de temps gagné pour la suite. (encore faudrait-il se creuser un peu la recherche pour inventer les méthodes pour mettre en place ce mécanisme !).

Apprendre-à-apprendre soi-même, mais aussi apprendre-à-apprendre aux autres, là aussi, gain d'énergie pour l'avenir, promotion pour les enseignants d'être la première source du savoir, richesse pour la société que la diversification des sources. Transmettre une connaissance, c'est développer un rapport social, c'est à dire diminuer les risques d'injustice, c'est assurer le pluralisme de la connaissance, premier facteur de progrès, au contraire du protectionnisme


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